AVE Maris stella

AVE MARIS STELLA  (José Maria de Hérédia 1842-1905)
 
Sous les coiffes de lin, toutes croisant leurs bras
Vêtus de laine rude ou de mince percale,
Les femmes à genoux sur le roc de la cale,
Regardent l' Océan blanchir l'île de Batz.

 
Les hommes, pères, fils, maris, amants, là-bas
Avec ceux de Paimpol, d'Audierne et de Cancale,
Vers le Nord sont partis pour la lointaine escale,
Que de hardis pêcheurs qui ne reviendront pas !

 
Par dessus la rumeur de la mer et des côtes,
Le chant plaintif s'élève, invoquant à voix hautes
L'Etoile sainte : espoir des marins en péril ;

 
Et l'Angélus, courbant tous ces fronts noirs de hâle,
Des clochers de Roscoff à ceux de Sybiril,
S'envole, tinte et meurt dans le ciel rose et pâle.


 

27.  Un coucher de soleil, en Bretagne  (José M. de Hérédia)

   
Un coucher de soleil sur la côte bretonne

     Les ajoncs éclatants, parure du granit,
     Dorent l'âpre sommet que le couchant allume.
     Au loin, brillante encore par sa barre d'écume,
     La mer sans fin, commence où la terre finit !

 
     A mes pieds, c'est la nuit, le silence. Le nid
     Se tait. L'homme est rentré sous le chaume qui fume ;
     Seul l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
     A la vaste rumeur de l'Océan s'unit.

 
     Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes,
     Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
     De pâtres attardés ramenant le bétail.

 
     L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,
     Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
     Ferme les branches d'or de son rouge éventail.

(La nature et le rêve)



26/05/2009

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